3 Mai 2017

Deuxième vol PILOT, réalisé en Australie, du 15 au 17 avril 2017 : un atterrissage parfait à l'image du lâcher 33 heures 40 plus tôt

Fin d’une véritable aventure humaine, technique, logistique et scientifique, en Australie, pleine de défis et réussie !

La nacelle scientifique Pilot a a réalisé son deuxième vol d’observation de l’Univers,  au-dessus de l’Australie, cette fois, du dimanche 16 avril à 6h15 (soit samedi 15 avril 22h45 heure française) au lundi 17 avril 15h55 (soit 8h25 heure française). Prévue pour voler plus de 30 heures, elle a tenu son pari avec 33h40 de vol.

La mise en place des équipes pour la préparation du vol avait eu lieu le samedi 15 à 22h30 toujours heure locale (soit 15h heure française).

Pilota eu droit à un lâcher tout en douceur par les spécialistes des Opérations Ballons du Cnes et à un envol majestueux dans le magnifique ciel australien.

Après un vol atteignant plus de 39 km d’altitude (« plafond de jour »), le ballon est descendu à son « plafond de nuit », situé à une altitude comprise entre 31 et 34 km, en fin de journée et la nuit.

Les spécialistes des opérations Ballons du Cnes ont limité la descente induite  par le refroidissement naturel de l'hélium du ballon pendant la nuit en lâchant tout le lest embarqué à cet effet. Il fallait en effet équilibrer la masse emportée par le ballon et la force ascensionnelle de l'hélium. Ceci a permis aux scientifiques de l’équipe Pilot de poursuivre leurs observations de l’Univers avec une dégradation limitée des performances (effet lié à l’atmosphère résiduelle).

C’était la première fois que le Cnes opérait un si gros ballon, emmenant une charge utile si importante (plus d’1 tonne), à près de 40 km d’altitude, lors d’une transition jour-nuit en plein vol. Au lever du jour suivant, le ballon a pu remonter, comme prévu, et a même pu atteindre voire dépasser 40 km d’altitude (un record !), lors d’un second plafond de jour.
Le vol a été arrêté, comme prévu, juste avant la limite actuelle de 33h40 imposée à la chaîne de vol des Ballons Stratosphériques Ouverts (limite qui devrait pouvoir être repoussée à l’avenir).

La nacelle et ses instruments ont été opérés en temps réel, pendant tout le vol par les spécialistes de l’équipe Pilot qui avaient mis au point ces équipements. Ceci a permis une optimisation totale du temps de vol, afin de maximiser le nombre et la qualité des observations.

La nacelle scientifique a ensuite atterri, 33h40 après son lâcher, sur ces « pieds » amortisseurs, dans un grand ranch : une zone sèche, très plate et sans arbre. Encore un bel exemple de navigation réussie de la part des spécialistes Opérations Ballons du Cnes !
La nacelle s’est ensuite couchée sur un côté, toujours sur ses propres amortisseurs (latéraux cette fois), et n’a glissé que sur quelques mètres : l’atterrissage parfait dont rêvait l’équipe PILOT!

Une équipe de récupération composée de spécialistes, s’était avancée, depuis le samedi, par la route, en direction de la région d’atterrissage située à environ 1000 km de la base d’Alice Springs. Elle a ensuite rapidement été envoyée au point d’atterrissage, en hélicoptère, afin de fermer le parachute pour éviter qu’il ne se regonfle à cause du vent, et qu’il ne traîne la nacelle au sol lors de la nuit suivant son atterrissage. Elle a également sécurisé l’instrument. La nacelle et l’instrument n’ont apparemment pas souffert de l’atterrissage, comme le montre l’image ci-contre  prise par un des membres de l’équipe de récupération. Même le baffle de l’instrument, organe pro-éminent, est en bon état.

La nacelle a été récupérée le lendemain, mardi,18 avril et ramenée à Alice Springs le vendredi 21 au soir (heure locale). Elle s’était effectivement posée à environ 1000 km d’Alice Springs, et il a fallu parcourir près de 1700 km par la route pour la ramener.

L’ensemble du matériel a été inspecté à la base, le lendemain, puis quelques équipements de la nacelle ont été prélevés et envoyés aux USA, pour la campagne de vol ballon franco-américaine Fireball 2017, qui devrait avoir lieu en septembre. Le miroir Pilot a ensuite été nettoyé, puis la nacelle a été emballée pour son transport retour vers la France. Le départ d’Australie est prévu au courant du mois de mai, et le retour en France en juin ou juillet.

Les premières observations scientifiques sont très encourageantes, comme celles du plan galactique, du nuage de Magellan et d’autres sources astrophysiques très intéressantes pour les scientifiques (comme celles observées par d’autres expériences scientifiques comme Planck et BICEP).

L’observation de quelques cibles communes avec le ciel de l’hémisphère Nord  a permis de voir instantanément, sur les données visibles en temps réel, que les améliorations apportées entre les vols 1 et 2, sur l’instrument et la stratégie d’observation avaient porté leurs fruits.

Seules quelques pertes de télémesures scientifiques, plus fréquentes que lors du premier vol qui avait eu lieu en 2015 au Canada, ont gêné les observations. Mais elles n’ont pas réduit la moisson de données, puisque toutes les données collectées ont été stockées à bord, puis récupérées illico après l’atterrissage pour analyse ultérieure.

L’équipe PILOT, composée d’ingénieurs et scientifiques du Cnes, du Cnrs et du CEA, et celle des Opérations Ballons du Cnes, sont donc revenues ravies de cette campagne ! Nos collègues australiens du CSIRO et de l’UNSW, qui les ont accueillis sur la base d’Alice Springs et aidés à réaliser cette campagne, sont eux aussi ravis des succès obtenus.
C’est la fin d’une véritable aventure de haut vol en Australie, pleine de défis et réussie!

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Envol de Pilot dans le ciel Australien

 

 

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Sécurisation du réservoir d'hélium après le vol

 

 

 

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Nacelle Pilot bien emballée pour son retour en France